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de faire ici la pluie et le beau temps, parmi notre jeunesse féminine…

Mme de Baillans l’interrompit :

— C’est en effet un homme charmant, de toutes façons : fort intelligent, aimable, et qui paraît très sérieux.

Élys dit d’une voix un peu tremblante, en s’efforçant — vainement — d’empêcher la rougeur de monter à son visage :

— Mes tantes et moi l’avons connu à Gouxy, quand il est venu, il y a deux ans, conduire le deuil de sa cousine, Mme de Valheuil, notre excellente amie.

Mme de Baillans déclara, comme si elle se souvenait à l’instant du fait :

— Ah ! oui, c’est vrai, Antoinette m’avait écrit que c’était la marquise de Chancenay qui héritait du Pré-Béni… À ce moment-là, nous ne nous doutions, ni les uns ni les autres, que de telles circonstances nous réuniraient.

En revenant vers la villa Blanche, Mme de Baillans prit la main d’Élys, et, la mettant sous son bras, dit en regardant la jeune fille avec affection :

— C’est donc là, ma chérie, ce M. de Chancenay qui désirait t’épouser, et pour lequel ta grand’tante m’a fait demander quelques renseignements, naguère ?