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LA PETITE CHANOINESSE

conditions et vendu à gros prix une partie de son bétail, refusait de payer la redevance, sous prétexte que son mari était mobilisé. Les dames de Prexeuil se trouvaient donc fort gênées. Elles vivaient sur une petite somme mise en réserve par Mme Antoinette ; mais quand cette ressource serait épuisée, que feraient-elles ?

Mme de Prexeuil, en écrivant à sa parente Mme de Baillans, demeurée pour elle une excellente amie, lui faisait part de cette situation. Elle en reçut la réponse suivante :

« Venez donc vite, toutes trois, nous retrouver dans notre beau pays de Béarn. Je vous offrirai l’hospitalité non dans ma villa, devenue maison de convalescence pour nos chers blessés, mais dans le pavillon du parc où nous habitons, ma fille et moi, avec les enfants. Vie simple, tranquille, ainsi qu’il convient en ces jours de deuil. Air très pur, très fortifiant, qui guérira ton Élys, dont la santé paraît t’inspirer quelque souci. En outre, Bathilde et elle trouveraient à employer leur activité en travaux de tous genres, car, étant peu nombreuses, nous avons fort à faire pour entretenir nos pensionnaires.

« Quant à la question pécuniaire, nous nous arrangerons en famille. Voilà trop d’années que je vous invite, sans que vous vous décidiez jamais