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LA PETITE CHANOINESSE

Sari n’insistait pas, trop occupée elle-même par le regain d’attention que lui accordait M. de Chancenay pour se soucier des faits et gestes de sa mère.

Un soir de juillet, Ogier, répondant à une invitation de Mme Doucza, vint passer quelques moments dans le salon clair et coquet, où se trouvaient réunies une vingtaine de personnes, dont un romancier féminin en vogue, une jeune actrice amie de Sari, une grosse dame, voisine d’étage des dames Doucza, qui étalait de fort beaux bijoux sur un flamboyant corsage couleur mandarine… puis, comme élément masculin, une importante personnalité politique, un spécialiste en laryngologie qui essayait de percer, en se glissant dans tous les mondes, un journaliste, un vieil officier en retraite, dont le fils occupait une situation considérable dans l’état-major… et, naturellement, M. de Pardeuil, toujours assidu près de la belle veuve.

Sari avait attiré Ogier vers un canapé d’angle qui, avec une table légère et quelques sièges, formait, derrière de hautes plantes vertes, une sorte de petit salon dans le grand. Et elle lui confiait avec une moue d’ennui, tandis qu’à quelques mètres d’eux les conversations se poursuivaient :