tandis qu’elle répondait d’une voix un peu étouffée :
— Vous avez bien fait, en ce cas, ma tante.
Et depuis ce moment-là, jamais le nom d’Ogier de Chancenay n’avait été prononcé entre elles.
Le livre de raison demeurait clos maintenant. Sur une page blanche, Élys avait écrit ces mots :
« Aujourd’hui, j’ai promis à ma tante de ne jamais me marier. »
Puis elle avait refermé le petit cahier, pour ne le rouvrir jamais, songeait-elle, car elle venait de murer là sa jeune vie toute frémissante dont elle étouffait courageusement la protestation.
Et pas plus qu’elle, Ogier ne parvenait à oublier.
Vainement, il s’efforçait d’envelopper la jeune fille dans le ressentiment profond qu’il conservait à l’égard de Mme Antoinette, « car, pensait-il, puisqu’elle l’aimait, n’aurait-elle pas dû se révolter, obtenir coûte que coûte le consentement de l’autoritaire vieille dame ? — en un mot renverser tous les obstacles, comme lui était tout disposé à le faire !… » Mais la ravissante image