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LA PETITE CHANOINESSE

apparaissait au coin des lèvres. Mais les yeux, très beaux, où passaient de vifs reflets orangés, considéraient avec complaisance la jolie fille rousse qu’ils paraissaient fasciner.

Mme Doucza eut un sourire de satisfaction, qui s’accentua quelque peu à cette réflexion d’un de ses voisins :

— Elle paraît plaire énormément à M. de Chancenay, votre charmante fille, madame !

La veuve répliqua modestement :

— Elle est très gentille, en effet, ma petite Sari, et je suis heureuse de voir que notre hôte l’apprécie comme elle le mérite.

Le canot approchait du yacht, en laissant derrière lui un étincelant sillage… Il accosta et, lestement, les deux jeunes gens gagnèrent le pont. Sari, tout aussitôt, s’écria d’un air tragique :

— Devine, maman, la malechance qui nous arrive !

— Une malechance ?… Quoi donc, mon cœur ?

M. de Chancenay a trouvé à la poste une dépêche de son grand-père, lui apprenant qu’une de leurs vieilles parentes vient de mourir, là-bas, du côté du Jura ou je ne sais où !… Et il faut qu’il aille conduire le deuil, qu’il s’occupe du règlement des affaires, car c’est la marquise de Chancenay qui hérite…