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LA PETITE CHANOINESSE

que leur existence — particulièrement celle de la mère — est un peu équivoque.

Mme de Challanges parut consternée.

— Quel ennui !… Moi qui l’ai introduite dans notre cercle ! Pourtant, elle semblait très bien, cette jeune personne, très comme il faut…

Ogier dit avec ironie :

— Cela prouve que vous n’êtes pas observatrice, ma tante.

Comme Mme de Challanges se décernait au contraire cette qualité, elle se montra froissée de la réflexion.

Avec un air pincé, elle répliqua :

— Je connais des jeunes filles de notre monde qui pourraient avantageusement copier leur tenue sur la sienne.

— Cela prouve, en premier lieu, que ces jeunes filles-là ne sont pas des modèles… Je vous apprendrai ensuite, ma tante, que la tenue de Sari Doucza était un peu différente, l’année dernière, quand je l’ai connue.

— Tu l’as connue ?… comment ?

Ogier se mit à rire.

— Mais comme un flirt assez intéressant ! Elle est jolie, elle a son petit cachet d’étrangère… et puis je ne lui suis pas trop indifférent…

— Oui, oui, je comprends !… Quel dommage