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Il ne s’en étonna pas. Son affection presque fraternelle, sa finesse d’observation lui avaient dès longtemps fait deviner, chez son cousin, un fond très supérieur aux apparences. Il le jugeait fort capable d’un sentiment profond, durable, qui changerait sa vie. Aussi, d’après la description que M. de Chancenay lui avait faite d’Élys de Valromée, à son premier retour de Gouxy, avait-il éprouvé une vive satisfaction, à l’idée qu’Ogier trouverait là sans doute la compagne qui l’élèverait jusqu’à elle, moralement, et le mettrait sur la voie d’une existence utile… Maintenant, il déplorait de toute son âme l’échec sans retour qui semblait l’avoir profondément meurtri.

En se souvenant de la photographie que lui avait montrée son cousin, naguère, il pensait : « Je le comprends ! C’est une enfant délicieuse. Et qu’il y a de choses dans ce regard !… Oui, ce pauvre ami ne l’oubliera pas vite ! »

Un après-midi, en se promenant avec William dans le parc de Sarjac, Ogier lui dit :

— Sais-tu, Willy, j’ai envie de partir pour les Indes, le mois prochain ? Le maharajah de Cawor m’a invité à l’aller voir, plusieurs fois. La Libellule me mènera là-bas… avec toi, si le cœur t’en dit ?

— Tu veux bien de ma compagnie ?