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LA PETITE CHANOINESSE

détourner… Elle étouffa un cri, en voyant venir à elle M. de Chancenay.

Il dit en se découvrant :

— Oui, mademoiselle, c’est moi, qui tenais absolument à vous parler. Je n’ai pu en choisir le moyen, et celui-ci est fort incorrect, je le reconnais. Mais je veux avoir avec vous une explication… Il m’est impossible de rester sur le refus que m’oppose Mme votre tante…

Élys, tremblante et les joues empourprées, recula de quelques pas.

— Monsieur, je ne puis vous écouter… Déjà, l’autre jour, j’ai eu tort…

— Vous avez eu tort ? C’est Mme de Prexeuil qui vous a persuadé de cela ? Il était pourtant bien naturel — surtout connaissant les dispositions de votre grand’tante — que je vous demande en premier lieu votre avis… Et il est très naturel encore, aujourd’hui, que je sache si vous vous inclinez aveuglément devant la décision arbitraire dont vous êtes l’objet.

Élys dit d’une voix étouffée :

— Je vous en prie, monsieur, n’insistez pas davantage !… Ne me parlez plus de cela !

Ogier, d’un mouvement vif, saisit la main de la jeune fille, avant qu’elle eût pu s’en défendre… Et, penché vers elle, ses yeux ardents