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LA PETITE CHANOINESSE

vous le répète, — la personnalité du prétendant mise à part, — ce que je ne puis admettre, c’est le refus de parti pris, c’est la mainmise que vous exercez sur la vocation de cette enfant.

— Soit, j’en prends la responsabilité, comme je l’ai déjà dit à M. de Chancenay. Plus tard, quand de tristes échos de la vie arriveront à ses oreilles, Élys comprendra que j’avais raison.

L’abbé Dambry se retira, jugeant toute insistance inutile pour le moment. Au passage, il s’arrêta au Pré-Béni, pour faire part à M. de Chancenay du résultat de sa démarche.

En entendant que la chanoinesse avait fait promettre à sa petite-nièce de ne jamais se marier, Ogier sursauta d’indignation.

– Voilà qui est trop fort !… Mais je vais m’arranger pour revoir Mlle de Valromée, afin de bien la convaincre que sa tante n’avait pas le droit de lui arracher cette promesse.

— Non, ne troublez pas davantage le cœur de cette pauvre enfant, monsieur ! Partagée entre son inclination pour vous et son affectueuse reconnaissance pour sa grand’tante, elle serait trop malheureuse. Attendez un an ou deux… faites en sorte de la mériter, pendant ce temps ; alors, nous tenterons à nouveau de faire fléchir les préventions tenaces de Mme de Prexeuil.