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LA PETITE CHANOINESSE

rêveuse, un peu romanesque, éprise d’un aimable voisin que Mme de Prexeuil avait éloigné, en déclarant que c’était assez d’avoir vu mourir de chagrin deux dames de Valromée.

Au château, Mme Bathilde et Élys trouvèrent Mme Antoinette occupée à recevoir les comptes de son fermier. Celui-ci déclarait l’année mauvaise, assurait ne pouvoir payer que les deux tiers de la somme… Mme de Prexeuil sortit de cet entretien la mine soucieuse, et, au cours du déjeuner, confia sa préoccupation à ses nièces.

— Ce Bardilasse est un peu filou, je le crains. Il doit bien faire ses affaires, quoi qu’il en dise… Je ne sais comment nous nous en tirerons, avec cette diminution de revenus, car notre budget se bouclait tout juste… Et nous devons encore la réparation que j’ai dû faire effectuer à l’aile gauche, pour l’empêcher de crouler complètement.

Ce souci occupait si bien la chanoinesse qu’elle ne songea pas à s’informer si Élys était passée au Pré-Béni pour reprendre son cahier de musique. La jeune fille s’en réjouit, car elle craignait de laisser voir son émotion, en parlant de M. de Chancenay.

Après le déjeuner, Mme de Prexeuil se mit à revoir ses comptes, avec l’aide de Mme Bathilde.