Page:Delly - La Petite Chanoinesse.pdf/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
LA PETITE CHANOINESSE

lasse, les deux femmes laissèrent le bonhomme, et prirent le chemin du château.

Elles marchèrent d’abord en silence… Puis, Mme Bathilde leva les yeux sur sa nièce en demandant :

— Tu as vu Rosalie ?

— Non, ma tante… J’ai été reçue par M. de Chancenay…

Une chaude rougeur montait au visage d’Élys.

Mme de Valromée répéta, sur un ton de surprise :

M. de Chancenay ?… Comment cela ?

— Il est arrivé hier, paraît-il, sans prévenir.

— Ah !… Et alors, c’est lui que tu as vu ?… à qui tu as demandé l’autorisation de reprendre ce cahier ?… Mais non, tu ne l’as pas…

— Il le rapportera lui-même à Prexeuil, ma tante… Et en même temps…

La jeune fille s’arrêta, se pencha vers Mme de Valromée, qui regardait avec étonnement le visage ému, les beaux yeux brillants…

— Oh ! tante Bathilde, si vous saviez ce qu’il m’a dit !… ce qu’il m’a demandé !

Un effarement passa dans les yeux calmes de la chanoinesse.

— Ce qu’il t’a dit ?… Quoi donc, ma fille ?

— Qu’il souhaitait m’épouser… Qu’il irait me