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LA PETITE CHANOINESSE

Le jeune homme se pencha, prit la petite main tiède, en ajoutant :

— Vous avez compris, Élys, que je vous aime ? Sans tarder, j’irai demander cette jolie main à Mme de Prexeuil. Mais auparavant, je veux savoir quelle réponse je puis espérer de votre part ?… et si je ne vous suis pas trop désagréable ?

Avant qu’Élys eût parlé, il voyait dans ses yeux l’amour ingénu, la joie éblouie, la craintive hésitation de cette âme innocente, à laquelle se révélait une partie de la vie jusque-là cachée pour elle.

La jeune fille dit avec un petit tremblement dans la voix :

— Je ne sais… Je n’ai jamais pensé…

Il sourit, très ému, au fond, car cette enfant candide éveillait chez lui des sentiments d’amour délicat et tendre dont il ne se croyait pas capable.

— Eh bien, pensez-y maintenant, voulez-vous ?… Dites-moi si je vous plais un peu ?

— Oui… certainement…

Mais le regard répondait plus éloquemment que les lèvres timides.

— Alors, accepterez-vous de devenir ma femme, si Mme votre tante y consent ?

— Il faudrait que je réfléchisse… Je ne peux pas vous dire…

— Enfin, ce n’est pas non ?