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LA PETITE CHANOINESSE

donner des idées qu’elles ne doivent pas avoir… du moins jusqu’à nouvel ordre…

Élys, de nouveau, baissa les paupières, tandis que frémissait d’émoi son charmant visage. Ces yeux… ces beaux yeux bruns, comme ils la regardaient ! Les lèvres se moquaient un peu… mais eux, quelles choses nouvelles et merveilleuses disaient-ils là ?

De nouveau, elle fit un pas vers la porte… Mais Ogier, comme s’il ne s’en apercevait pas, reprit, de la même voix chaude et nuancée de tendre raillerie :

— Savez-vous à quoi je vous compare, madame la chanoinesse ?… Eh bien, à quelque ravissant objet ancien, égaré dans notre monde nouveau jeu, et que découvre un collectionneur avisé, qui s’en empare bien vite, avant que d’autres n’en aient connaissance…

Elle soulevait ses paupières, montrant un regard de surprise inquiète, d’émotion tremblante, qui rencontrait celui d’Ogier, chaudement passionné.

— … Cet heureux possesseur fera de cet objet le plus précieux ornement de sa demeure, la plus chère préoccupation de sa vie. Car son âme, jusqu’alors indifférente, a trouvé ce qu’elle désirait dans le secret, sans presque s’en douter.