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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


à leur physionomie, simplement parce que c’est la couleur de cheveux à la mode.

Roselyne murmura :

— Que c’est étrange !

Elle resta un instant pensive. En ce moment, ils longeaient l’allée d’eau, en partie couverte d’ombre, car le soleil s’abaissait derrière le château. Roselyne demanda :

— Vous ne m’avez pas dit votre impression sur M. de Veuillard ?

— Je dois vous avouer qu’il me déplaît beaucoup.

Elle laissa échapper un soupir de soulagement.

— Ah ! je suis contente de vous entendre dire cela ! Je vois que je ne suis pas seule de mon avis. Car grand-père paraît contrarié de mon antipathie pour notre voisin. Il dit toujours en parlant de lui : « C’est un bon garçon. »

Odon eut un sourire de dédain ironique.

— Dans le monde, Roselyne, on applique par fois ce qualificatif « un bon garçon » à un homme qui n’est ni bon ni mauvais, ou même plutôt mauvais que bon, pas très intelligent, généralement gai et beau parleur, et de morale facile. Tel, je le soupçonne, doit être M. de Veuillard.

Un regard songeur s’attachait sur lui. Roselyne dit pensivement :