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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


intime jalousement fermée. Mais aujourd’hui, il lui plaisait d’en parler à ce vieillard attentif, à cette enfant dont il voyait fixé sur lui le merveilleux regard compréhensif et vivant, où le sourire jeune et la gravité profonde se succédaient, se mêlaient, tous deux reflets très purs de cette petite âme vibrante. Il leur apprit la publication prochaine de son dernier ouvrage « Récits sarrasins ».

— C’est l’adaptation de vieilles chroniques retrouvées par moi dans le donjon de Montluzac. Vous savez sans doute que notre famille est d’origine sarrasine ?

— Si nous ne le savions, mon cher ami, vos yeux nous l’apprendraient, riposta M. de Capdeuilles.

Roselyne dit d’un ton de prière :

— J’aimerais tant lire cela !

— Cet ouvrage n’est pas tout à fait pour des petites filles comme vous. Mais je vous en enverrai un autre, une étude sur les villes de l’Ombrie. Je crois qu’il vous plaira.

— J’en suis sûre d’avance ! Vous devez si bien écrire !

— À quoi voyez-vous cela, Roselyne ?

— Mais à votre manière de dire les choses. On sent que…

Elle s’interrompit. Une ombre se dressait