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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Le regard de M. de Montluzac se tourna vers le prêtre. Il demandait : « Comment est-elle si gaie, alors ? »

Le vieillard dit à mi-voix :

— Les âmes d’enfants ne craignent pas la mort.

L’automobile attendait devant l’église, entourée de gamins que tenait à distance respectueuse la présence du chauffeur. Plus loin, au pas des portes, quelques femmes regardaient, curieusement. Roselyne fit admirer la voiture au curé ; puis, au moment d’y monter, elle demanda :

— Puis-je aller dire bonjour à Mme  Geniès, Odon ? C’est cette maison, en face. Deux minutes seulement…

— Mais oui, tant que vous voudrez, petite cousine.

Elle traversa vivement la place et frappa à une fenêtre, qui s’ouvrit. Le prêtre murmura :

— Voilà un appui moral qui va lui manquer bientôt. Mme  Geniès est aux derniers jours de sa maladie de cœur.

— Roselyne le sait ?

— Non. En apparence, la pauvre femme n’est pas plus mal. On la trouvera morte un matin. C’est une sainte créature, qui a beaucoup souffert.

Roselyne se détourna à ce moment, en faisant