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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


toi. Mais nous changerons cela. Il faut que tu aies des amies, que tu voies un peu le monde, ma chérie. Ici, tu vis comme une petite sauvage.

Elle murmura :

— J’aime tant mon Capdeuilles !

Sa gaieté ne reparut qu’à la fin du repas, quand Odon parla de l’emmener en automobile. Bien vite, elle alla quitter ce costume qui la faisait ressembler à quelque exquis portrait du dix-huitième siècle, et reparut avec une robe de lainage foncé, démodée, mais gentiment faite, que complétait un petit chapeau tout simple garni d’un ruban fané.

— Suis-je bien comme cela, Odon ?

— Mais très bien, petite cousine.

— Alors, nous partons ?… Vous n’avez besoin de rien, grand-père ?

— Non, mignonne. Va, et ne t’attarde pas.

— Le temps de montrer l’église à Odon, et de le présenter à notre curé, puisqu’il est le futur châtelain.

— Mais cela ne presse pas, Roselyne.

— Je le sais bien, mais j’aimerais à vous le faire connaître moi-même, notre bon vieux pasteur.

Avant de monter dans l’automobile, Roselyne l’admira encore, et demanda des explications qu’Odon lui donna de fort bonne grâce et de façon