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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


pauvre Capdeuilles. J’ai eu de la peine à découvrir ces quelques chrysanthèmes.

— Je vous en enverrai de Paris, petite cousine.

Elle le regarda avec ravissement.

— Oh ! comme ce sera gentil ! Grand-père dit qu’il y a des fleurs merveilleuses, à Paris.

— Mais oui. Et je choisirai les plus belles pour vous, Roselyne.

Elle le remercia avec effusion. Puis elle disparut, et revint avec une nappe qu’elle disposa sur un long guéridon. Là-dessus, elle mit le couvert. Quand ce fut fait, elle plaça au milieu la jardinière fleurie. Puis elle apporta elle-même le premier plat, un civet de lièvre.

— Figurez-vous que notre voisin, M. de Veuillard, a eu la bonne idée de nous envoyer ce lièvre hier soir ! Pourvu que je l’aie réussi !

Sa fine petite personne, délicatement aristocratique, évoluait avec aisance parmi tous ces détails de ménage que son charme poétisait. Sa vigilance discrète avait l’œil à tout, et réparait en un instant les distractions et les maladresses du vieux Christophe, dont le maigre corps flottait dans une ancienne livrée défraîchie qui avait vu le beau temps du vicomte de Capdeuilles.

— C’est bon ? interrogeait Roselyne en regardant avec un peu d’inquiétude M. de Montluzac.