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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


charmant visage, les yeux profonds qui lui souriaient, et les cheveux aux reflets roux ornés de nénuphars.

Quand la voiture eut disparu, Roselyne revint vers le château. En entrant dans la chambre de l’aïeul, elle s’écria :

— Oh ! grand-père, si vous aviez vu son automobile ! Elle est superbe ! Il doit être très riche, n’est-ce pas ?

— Très, très riche, en effet, ma Rosey. Il peut contenter toutes ses fantaisies.

Roselyne vint s’asseoir aux pieds de l’aïeul, et demeura un instant pensive, les yeux fixés sur les lambris aux sculptures délicates, dont la peinture n’avait plus de nuance définie.

M. de Capdeuilles demanda, en lui caressant les cheveux :

— À quoi penses-tu, Roselyne ?

Elle leva vers lui un regard sérieux et songeur.

— Je me disais, grand-père, que je voudrais bien être riche, pour restaurer notre pauvre Capdeuilles, pour vous faire une bonne vie douce, et aussi pour donner beaucoup à ceux qui n’ont rien.

— Et pour toi, Rosey, ne désires-tu pas quelque chose ?

Elle sourit, tendrement, en répondant :

— Oh ! moi, grand-père, je serais toujours