Ces derniers mots s’adressaient à M. de Capdeuilles. Celui-ci eut un geste de protestation.
— Je ne puis accepter que vous vous dérangiez ainsi pour un caprice de petite fille !
Odon eut son bref et ironique sourire.
— Si, pour une petite fille, je me dérange. D’ailleurs, un égoïste de mon espèce ne propose jamais rien qui ne lui soit agréable.
Roselyne s’écria :
— Oh ! je ne crois pas du tout que vous soyez si égoïste que cela !
Ses yeux brillaient de nouveau, d’une joie d’enfant, et d’une reconnaissance émue.
— Je le suis autant qu’il est possible. Mais en la circonstance, j’aurai plaisir à vous faire goûter aux charmes de l’automobile.
Roselyne regarda son aïeul. Sa bouche entr’ouverte, son regard priaient, irrésistiblement…
— Grand-père ?…
— Eh bien, oui, si tu veux, petite chérie. Mais il faut que M. de Montluzac accepte de venir déjeuner avec nous. Repas frugal, mais offert de tout cœur, en toute simplicité, mon cher enfant.
— Et accepté de même. Je serai ici demain à onze heures. Nous causerons encore ensemble de nos affaires, puis après le déjeuner, j’emmènerai ma cousine, où elle voudra.