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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


qui agitait visiblement ce vieillard lui causa une impression pénible, et, comprenant quel en était le motif, désireux de ménager l’amour-propre de M. de Capdeuilles, il ajouta aussitôt :

— Je serais très heureux, mon cousin, que vous vouliez bien user de moi pour vous être utile.

La main maigre de M. de Capdeuilles s’étendit et se posa sur celle d’Odon.

— Je vous remercie, mon enfant. C’est, en effet, une requête de ce genre que j’ai à vous adresser. Vous comprenez combien cela m’est dur. Mais je l’accepte comme expiation de mes torts nombreux… Voici ce que j’ose vous demander : voulez-vous acheter Capdeuilles, le vieux domaine qui fut toujours aux Salvagnes ? Il ne tomberait pas ainsi entre des mains étrangères, et puisque je n’ai pu le conserver pour ma petite-fille, j’aurais au moins la consolation de penser qu’il appartient à un descendant d’Odon de Salvagnes, notre commun ancêtre.

M. de Montluzac réfléchit un court instant, les yeux fixés sur une fenêtre dont les petits carreaux s’éclairaient dans le soleil couchant.

— Je ne vois aucune impossibilité à cela. Vous me direz votre prix, qui sera le mien.

Un furtif sourire éclaira le regard morne du vieillard.