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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Le pauvre Mic-Mac est un peu aveugle et sourd. Il ne quitte plus guère cette place, ou la chambre de grand-père.

Quand la jeune fille eut ouvert la porte vitrée de la terrasse, Odon, dès le vestibule, constata un délabrement intérieur répondant à celui de l’extérieur. Elle avait dû cependant être superbe autrefois, cette grande antichambre pavée de marbre blanc à encadrement rouge, avec son plafond en voûte orné de peintures, et l’escalier qui se développait au fond, garni d’une rampe forgée d’un beau travail. Mais les lambris n’avaient plus de couleur, les peintures du plafond s’écaillaient, plusieurs des larges marches de pierre, de si belle allure, apparaissaient brisées.

M. de Montluzac eut quelques minutes pour faire cet examen, car Roselyne le pria d’attendre qu’elle eût prévenu son grand-père. Elle reparut bientôt, et l’introduisit dans une grande pièce à trois fenêtres, qui sembla dès l’abord à Odon fort succinctement meublée. Un homme, assis près d’une petite table ronde, tourna vers M. de Montluzac son mince visage flétri. En quelques mots, il le remercia d’avoir répondu à son appel. Puis il dit à Roselyne :

— Apporte-nous dans un quart d’heure quelques rafraîchissements, mon enfant.