Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


248
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


la stupéfaction, la joie, la souffrance. M. de Montluzac s’écria :

— Qu’avez-vous, Roselyne ? Pourquoi me regardez-vous ainsi ?

Elle demanda d’une voix étouffée :

— Vous ne l’épousez donc pas ?

— Qui cela ?

Mme de Sauroy.

Mme de Sauroy ? Qu’avez-vous imaginé là ? Qui vous a donné cette idée ?

— J’en ai entendu parler, à Dinard, et aussi à Seurres. On disait qu’elle avait été vous rejoindre, et qu’elle vous aimait beaucoup…

Les mots sortaient avec peine des lèvres tremblantes. Dans les beaux yeux qui s’attachaient sur lui, Odon pouvait lire l’angoisse déchirante. Toute la souffrance de ce jeune cœur lui était révélée dans ce regard.

Il s’avança, et son bras entoura les épaules de Roselyne.

— Il est possible que Mme de Sauroy m’aime, mais moi, je n’ai jamais aimé que vous. Dans ma vie, vous êtes apparue comme une merveilleuse lumière, et aussitôt, il m’a semblé que je devenais moins mauvais. Je sais trop bien que je ne suis pas digne de vous, Roselyne. Voilà surtout ce qui m’empêchait de vous faire connaître mon amour,