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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


mets. Vous vous ferez accompagner par Christophe, au retour ?

— Oui, c’est convenu, monsieur le curé. À ce soir.

Elle mit sa main dans celle du prêtre, qui la serra doucement, et s’éloigna. Le vieillard la suivit des yeux. Il songeait avec tristesse : « C’est décidément sérieux, pauvre petite. La voilà qui ne veut plus se marier ! Je ne peux pourtant pas demander à M. de Montluzac de l’épouser ! S’il le faisait par pitié, ayant peut-être quelqu’autre attachement, ce serait encore plus terrible que tout pour ma pauvre Rosey. Et puis, il s’avoue lui-même complètement sceptique, de cœur sec, d’habitudes frivoles — et peut-être pires. Il peut avoir été un cousin excellent, vraiment délicat et généreux, et n’être qu’un mari détestable.

Le vieillard soupira, en passant la main sur son front. Ah ! qu’elle lui donnait du souci, la pauvre chère petite fille ! Et comme ce serait délicat, tout à l’heure, de faire comprendre au marquis de Montluzac qu’il devait s’arranger pour ne plus la revoir, de longtemps du moins !

La lune commençait de s’élever au-dessus des bois de Capdeuilles, quand Roselyne sortit du