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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Elle dit avec simplicité :

— Moi aussi, je les aime bien. Et savez-vous à quoi je pense, monsieur le curé ? C’est que je ne me marierai pas, pour pouvoir mieux m’occuper d’eux.

— Oh ! oh ! c’est une grosse détermination, ma fille ! Il faudra laisser au temps le soin de la mûrir.

Le visage pâle frémit légèrement.

— Je voudrais que ce fût décidé bientôt, au contraire. Je n’ai pas du tout envie de me marier. Mlle Céleste disait l’autre jour que les Oblates de Terrelosse recevaient des jeunes filles qui, sans prononcer de vœux, voulaient se préparer au service des pauvres, aux soins des malades. Je pourrais me retirer là, qu’en dites-vous, monsieur le curé ?

— Nous verrons cela, ma chère enfant… un peu plus tard. Maintenant, si vous devez aller au château, partez vite. Je n’aime pas vous savoir sur la route quand le jour baisse.

— Je voudrais bien dîner là-bas, pour voir le clair de lune sur l’étang. Vous savez combien j’aimais cela, monsieur le curé ?

— Oui, petite rêveuse. Mais moi, je ne l’aime pas beaucoup pour vous. Enfin… ce soir, je per-