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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Liffré m’a dit qu’elle la garderait, comme dame de compagnie, jusqu’à mon retour.

— Mais vous vous ennuierez, toute seule, à Capdeuilles ?

— Non, je ne crois pas.

— En rentrant à Paris, je vais voir un architecte pour la restauration du château. L’année prochaine, vous pourrez l’habiter avec Mme Berfils, et vous serez ainsi délivrée de cette insupportable Adèle.

Roselyne eut un sourire contraint.

— Pendant un mois ou deux, elle ne dira rien. Mais si je restais plus longtemps, ce serait autre chose.

— Fort heureusement, cette éventualité n’est pas à envisager. Vers la fin d’octobre, Mme Berfils ira vous chercher et vous ramènera près de ma grand’mère.

De nouveau, le silence tomba entre eux. Odon se disait : « Que ferai-je alors ? Je ne pourrai plus vivre ainsi près d’elle… » Roselyne songeait en frissonnant : « Il sera peut-être marié. Alors je ne pourrai plus rester. Je sens que cette femme me déteste. Et lui ne m’aimera plus comme avant, jamais. Je les gênerais, et je souffrirais trop. »

À l’extrémité de l’avenue, un groupe apparut. Doucement, Odon laissa retomber la main de