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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Elle se trouve mal… Des sels, je vous prie… Quelle idée de…

Il leva furieusement les épaules. Ce regard de Roselyne, il l’avait compris. La jeune fille avait cédé aux instances de Mme de Liffré, à contre-cœur, elle avait dominé sa timidité, sa répugnance à se donner ainsi en spectacle, ses émois de petite fleur très blanche. Mais en se voyant sur cette scène, exposée à l’admiration de tous, l’émotion avait été trop vive pour la pauvre petite ondine. Et en se retirant, à bout de forces, elle avait cherché le secours, l’appui, par ce regard… L’appui de qui ? Odon n’avait pas le loisir de se le demander, en ce moment. Il emportait sa cousine dans le salon voisin, puis l’étendait sur un fauteuil. Penché vers elle, il soutenait la jolie tête inerte, pendant que Mme de la Roche-Bayenne approchait des narines de la jeune fille son flacon de sels. L’émotion inquiète de M. de Montluzac n’échappait à aucun de ceux qui étaient là. Et elle paraissait trop significative, de la part surtout d’un homme connu pour son indifférence égoïste. Robert de la Roche-Bayenne, revenu avec lord Holwill et M. de Sombreval, murmura à l’oreille de l’Anglais :

— Eh bien, mon vieux, si celui-là se met sur les rangs, il n’y a plus rien à faire ! Nous n’avons qu’à nous éclipser.