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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


dait, fermaient la porte. En voyant près de celle-ci des touffes d’ortie nées entre le mur et la marche qui se disjoignaient, Odon pensa : « Voilà bien longtemps que ceci ne s’est ouvert. L’entrée habituelle doit être ailleurs ».

Il contourna le château. Sur le côté, deux escaliers aux marches brisées, aux rampes forgées couvertes de rouille, conduisaient à deux petites terrasses. Le terrain descendait. L’une des terrasses tournait, se continuait tout le long de l’autre façade. Celle-ci apparut à Odon aussi dégradée et aussi close — sauf toutefois qu’aucun volet ne fermait la porte à petits carreaux, près de laquelle un vieux chien dormait.

— Un vrai château enchanté, « murmura M. de Montluzac. » Qui sait ! peut-être tous ses habitants font-ils comme ce brave chien, et vais-je avoir l’honneur de réveiller une Belle au bois dormant.

Cette aventure l’égayait. Il résolut, avant d’aller frapper à la porte, de faire la visite des jardins abandonnés qui s’étendaient devant lui, à la suite d’un bassin ovale au bord de pierre verdie et brisée.

Ils avaient été superbes, ces jardins à la française. On le devinait au tracé des parterres encore visible sous l’enchevêtrement des ronces, des