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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


tatait qu’elle avait grandi, que sa taille, frêle encore deux mois auparavant, s’était admirablement développée. Sa beauté apparaissait tellement saisissante, en cette merveilleuse parure de fée des eaux, que Mme de Révillet murmura avec un peu de dépit :

— On ne regardera que votre cousine, monsieur ! Il n’est pas permis d’être aussi jolie !

Il protesta par un compliment, machinalement. Ses habitudes d’homme du monde lui permettaient d’agir ce soir correctement, en automate, tandis que toute sa pensée restait occupée de Roselyne. Il la vit accepter le bras que lui offrait lord Holwill. Cet Anglais lui devenait horriblement antipathique. Jamais il ne lui donnerait Rosey ! Ah ! certes non !

Et ce grand fat de Sombreval qui s’emparait de l’éventail de la jeune fille ! En voilà un, par exemple, qui pouvait s’attendre à un refus tout net, s’il s’avisait d’oser prétendre à la main de Roselyne ! Quant à Robert, l’exécution serait encore plus prompte, en pareille occurrence.

Dans les coulisses du petit théâtre, il chercha à se rapprocher de sa cousine. Mais Mme de Révillet ne le lâchait pas. Si, au moins, cette petite Rosey avait regardé vers lui, si elle avait eu l’air de l’appeler… Mais non, elle ne tournait même