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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Elle est au château de Seurres, où l’on s’amuse énormément, paraît-il. Votre jeune cousine a beaucoup de succès. M. de Sombreval et lord Holwill, entre autres, sont parmi les plus empressés.

Elle le regardait du coin de l’œil, guettant jalousement un signe d’émotion. Car elle craignait encore que cette trop jolie pupille n’eût fait quelque impression sur lui.

Mais il répondit avec beaucoup de tranquillité :

— Ah ! vraiment ? Cela ne m’étonne pas, du reste.

Pepita, satisfaite, convint généreusement :

— Elle est en effet fort gentille. Vous la marierez vite, et très bien.

— Évidemment… La comtesse vous cite-t-elle d’autres noms, parmi les hôtes de mes cousins de la Roche-Bayenne ?

Mme de Sauroy commença aussitôt une énumération. Il l’écoutait avec un apparent intérêt. Mais sa souffrance venait de se réveiller avec une intensité poignante. Les yeux plongés dans la lumière ardente du golfe, il ne voyait plus que Roselyne, entourée, courtisée, aimée.

Aimée… Sa petite fée… Un autre l’emporterait, un autre en serait le maître, s’enivrerait de sa