Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


197
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


réponse à la sienne. Quelques mots insignifiants… Où étaient-elles, les lettres charmantes, si ingénument tendres de la petite Rosey ? Mais cela valait mieux ainsi. Elle commençait à l’oublier, sans doute. Elle allait dans le monde, disait-elle. Là, elle voyait des jeunes gens, très empressés autour d’elle, et peut-être, déjà, l’un d’eux avait-il fait impression sur son jeune cœur…

À cette pensée, Odon frémit de douleur, et ses lèvres s’appuyèrent sur la signature — une signature de pupille correcte : « Votre petite cousine reconnaissante. — Rosey. »

Ce fut en un moment où le souvenir poignant et douloureux le dominait plus impérieusement que Mme de Sauroy apparut. Tout d’abord, cette rencontre qu’il savait fort bien n’être pas due au hasard, l’impatienta, l’irrita même. Il fut froid, railleur. Pepita ne parut pas s’en apercevoir. Elle l’invita à venir prendre le thé à son hôtel. Il y alla, puis y retourna. Près de cette jeune femme, dont il méprisait la coquetterie et connaissait la médiocre valeur morale, mais qui était intelligente, souple et passionnée, il voulait s’étourdir, chercher à oublier Roselyne. Pepita triomphait. Elle avait retrouvé son flirt, et elle ne désespérait pas d’arriver à lui faire partager les sentiments qui l’animaient elle-même, à son égard.