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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Quelques mots, prononcés par l’Américaine, se perdirent dans le vent. Puis le rira de Marthe résonna de nouveau, amusé, railleur…

— Elle ? C’est une enfant… une enfant ravissante, je n’en disconviens pas. Mais voyez-vous un homme de son âge, de son caractère, s’embarrassant de cette petite fille ? Il s’est diverti un moment à jouer le parfait tuteur, mais je le soupçonne déjà d’en avoir assez. Il aime le changement, Montluzac, et ses caprices ne se comptent plus…

Elles s’éloignèrent, leurs voix devinrent indistinctes, puis s’évanouirent.

Roselyne restait appuyée au rebord de pierre. Elle avait froid, tout à coup, et elle frissonnait. Cependant le soleil était toujours là, clair et doux. Mais elle ne le voyait plus. Une ombre descendait sur ses yeux, et elle se trouvait dans les ténèbres.

Son cœur battait à coups désordonnés. Elle y posa la main, machinalement, pour le comprimer. Une douleur immense l’envahissait, en flot subit.

Odon… Mme de Sauroy. Ils s’aimaient. Maintenant, elle comprenait… Et Pépita deviendrait sa femme…

Mais oui, elle comprenait tout ! La lumière se faisait soudainement. Pepita avait avoué à M. de Montluzac le peu de sympathie que lui inspirait