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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


le départ de Mme de Sauroy. Son antipathie pour cette jeune femme s’était augmentée, depuis ce moment, sans qu’elle en eût presque conscience. Parfois, en parlant à table d’une réunion à laquelle il avait assisté, Odon, énumérant quelques invités, disait : « Il y avait aussi Mme de Sauroy. » Et Roselyne, avec un étrange serrement de cœur, revoyait la belle Espagnole aux yeux enjôleurs, près du marquis de Montluzac ironique et gai, tel qu’il était ce jour-là dans le salon de Mme de Liffré, en lui parlant.

La voix claire de la comtesse Borelska s’éleva…

— Voyons, monsieur de Colrennes, avez-vous des nouvelles de cet insaisissable Montluzac ?

— Non, pas directement. Mais Torbannes a reçu une carte de lui. Il projette de passer le mois de septembre à Naples.

— Tiens, quelle idée ! Il la connaît, Naples ! Il l’a battue et rebattue.

— Il paraît qu’il a commencé un ouvrage qui demande un petit séjour là-bas.

— Ah ! bon, c’est une autre question !… Ses Récits sarrasins étaient quelque chose de ravissant. N’est-ce pas, madame ?

Pepita répéta de sa voix pleine, bien timbrée :

— Ravissant !

Elle abaissait un peu ses paupières mates. Un