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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


le verrait plus, pendant des mois. Vraiment, il pouvait bien en jouir tout cet après-midi…

Sa conscience disait : « Non, non ». Et les mots, sur ses lèvres, devenaient un refus.

Les yeux de Roselyne se couvrirent d’ombre, la bouche trembla un peu. À mi-voix, la jeune fille demanda :

— Qu’avez-vous donc contre moi, Odon ?

— Ce que j’ai ?… Pourquoi cette question ?

— Parce que vous n’êtes plus tout à fait le même… Alors je me demande si je ne vous ennuie pas… si… Enfin, je ne sais pas ! Mais j’en ai du chagrin…

— Je vous en prie, ma chère petite, n’imaginez rien de tout cela ! Quelle idée ! Quelle idée !

Il lui prenait les mains et la regardait en essayant de sourire. Il vit des larmes dans ses yeux, et frissonna, en se raidissant pour ne pas l’entourer de ses bras, pour ne pas lui crier : « Ma chérie, ma Rosey, c’est parce que je vous aime trop ! »

— … Voyons, où avez-vous pris cela ? Est-ce parce que vous ne me voyez plus bien souvent ? Mais je suis fort occupé. Quand on se met dans la vie mondaine, c’est un engrenage. On m’invite, je ne puis refuser. Certainement, j’aimerais beaucoup mieux m’occuper de vous…