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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Presque malgré lui, son regard se glissait vers Roselyne. Les beaux yeux s’attachaient sur lui, tristes, un peu songeurs. Depuis quelque temps, il leur voyait cette expression, parfois. Il comprenait qu’elle s’étonnait de ne plus le trouver, pour elle, tout à fait le même. Cependant, il devait persévérer dans cette attitude. C’était son devoir d’honnête homme. Et pour l’accomplir plus strictement, il avait résolu de s’absenter pendant plusieurs mois, peut-être un an. Après cela, on verrait à marier Roselyne, qui aurait eu le temps de l’oublier.

Marier Roselyne ! Cette pensée lui était odieuse, mais il avait décidé de se la rendre familière, pendant tout ce temps où il demeurerait loin d’elle, et il y serait peut-être accoutumé quand il la reverrait.

Mme de Liffré reprit :

— J’emmènerai donc Roselyne à Dinard, comme nous l’avons convenu ?

— Mais oui, grand’mère, puisque cette malencontreuse épidémie de typhoïde empêche son curé de la recevoir. Plus tard, lorsque tout danger aura disparu, Mme Berfils pourra la conduire à Capdeuilles.

Un peu de joie passa dans le regard de Roselyne. Comme ce serait bon de le revoir, son vieux