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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Si Hubert a la patience d’attendre, eh bien, nous verrons, plus tard.

Il prit congé de la vieille dame et s’éloigna dans la direction de son cabinet. Distraitement, il traversa les salons et entra dans le jardin d’hiver. Là, il s’arrêta. Roselyne était assise entre deux légères colonnes autour desquelles s’enroulaient les tiges souples de clématites. Elle lisait, les coudes aux genoux, et si absorbée qu’elle n’en tendit Odon que lorsqu’il fut à quelques pas d’elle. Alors elle leva la tête et lui sourit. Il demanda, en attirant à lui un siège :

— Que lisez-vous là, Roselyne ?

— Ces extraits des Méditations de Lamartine que vous m’avez donnés.

— J’ai fait hier un nouveau choix pour vous chez mon libraire. Je vous donnerai cela demain.

— Oh ! que vous êtes aimable et bon !

Sa main s’étendit pour serrer celle de M. de Montluzac, et son regard ajouta éloquemment : « Que je vous suis reconnaissante ! »

Elle était vêtue aujourd’hui d’une robe d’intérieur en souple étoffe blanche, tombant en longs plis vagues, qui lui donnait l’apparence plus jeune encore, plus enfantine. Ses cheveux étaient coiffés en natte pendante, comme Odon les avait vus à Capdeuilles, et les fleurs énormes des clé-