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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


fort considérable à la jeune fille. Néanmoins, elle songeait que les leçons prises avec des professeurs qui comptaient parmi les meilleurs de Paris devaient être cotées un gros prix. Mme Berfils était certainement payée aussi fort cher. Puis il y avait les toilettes, qui sortaient de chez le bon faiseur. Mme de Liffré venait de faire faire à la jeune fille une robe plus élégante, qui coûtait quatre cents francs. Ce prix paraissait énorme à Roselyne, si bien accoutumée à vivre de rien chez son grand-père. En y réfléchissant, elle se disait que trois ou quatre mille francs de rente ne pouvaient suffire à ce train de vie. Elle essaya un jour de traiter cette question avec M. de Montluzac ; mais il l’interrompit avec impatience en disant qu’il détestait parler argent. Et elle se le tint pour dit.

Voici maintenant que commençait le troisième mois du séjour de Roselyne à Paris, et Mme de Liffré, peu à peu, prenait l’habitude de faire appeler la jeune fille, vers cinq heures, pour venir servir le thé quand elle recevait quelque visite. D’abord très intimidée dans ce nouvel office, Roselyne acquérait bientôt de l’aisance — une aisance charmante et toute simple qui n’avait