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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Roselyne, la fin de cette candeur intacte qui le ravissait.

Quand elle était partie, et qu’il revenait travailler à son bureau, il conservait l’illusion de sa présence, il la revoyait dans ce grand fauteuil où elle s’asseyait toujours, en une pose modeste et charmante, avec ses cheveux aux admirables reflets d’or encadrant son délicieux visage, et tombant en torsades souples sur la nuque. Sa jeunesse, la lumière de ses yeux, le charme discret et tendre de son sourire éclairaient toute cette grande pièce somptueuse, qui devenait sombre et lourdement silencieuse quand elle n’était plus là. Odon pensait : « Quel dommage qu’elle ne soit pas ma sœur ! » Cependant il la considérait comme telle. À chaque instant, il lui offrait quelque bibelot précieux, quelque livre, des gerbes de fleurs rares, derrière lesquelles il aimait voir disparaître, le plus joliment du monde, son visage souriant et ses yeux ravis de petite fille heureuse. Il s’informait de son travail, de ses promenades, la grondait tendrement quand elle lui disait qu’elle avait accompagné Mlle Loyse à une messe matinale.

— Vous vous fatiguez, ma chère petite. Allez-y plus tard, c’est bien facile.

— J’aime mieux cette heure-là. Il y a des