douloureuses au cœur de M. de Montluzac avait été celle-ci : « Ce frère que j’ai tant aimé, qui m’assurait de son affection, ne m’a pas appelé à lui, dans son désespoir. Il n’a plus songé à ma tendresse, à la sollicitude dont j’ai entouré sa faiblesse physique et morale. Cette femme avait pris tout son cœur, sa pensée, sa vie. Moi, je n’étais plus rien, je n’existais plus. »
Par-dessus l’épaule de Roselyne, il considérait avec une douleur ravivée le visage aux yeux doux et ardents. Il songeait : « Tu m’as abandonné, Bernard. Tu ne m’aimais pas comme je t’aimais. »
La jeune fille reposa le cadre sur le bureau, en disant pensivement :
— Il devait être très bon.
— Trop bon, trop faible surtout.
Roselyne leva les yeux vers son cousin.
— Vous, Odon, vous n’êtes pas trop faible, j’en suis sûre ?
— En effet, ceci manque à la collection de mes nombreux défauts.
— Oh ! nombreux !
Elle rit doucement. Odon, repoussant les douloureuses réminiscences, la considérait avec une complaisance charmée.
— Nombreux et terribles, ne vous en déplaise, petite Rosey. Mais pour vous, ils rentrent leurs