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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


sonne aux cheveux poudrés, au mince visage souriant, qui l’embrassa en l’appelant : « Ma chère petite. » Elle s’étonna un peu de voir à Mme  de Liffré cette apparence encore jeune, relativement à son âge. Et comme elle était élégante ! Mais elle semblait bonne, vraiment. Et les deux vieux cousins aux mines effacées de parents pauvres avaient aussi d’excellents visages.

Il fallait cette atmosphère sympathique, autour d’elle, et surtout l’amabilité affectueuse d’Odon, son regard si doucement encourageant, pour que Roselyne dominât un peu la gêne que lui causaient ce décor luxueux et la présence du personnel nombreux, de si haute mine. Quand, un peu plus tard, Odon vint s’asseoir près d’elle, au salon, tandis que la duchesse, les deux vieux cousins et Mme  Berfils entamaient un bridge, il lui dit tout bas, avec un sourire amusé :

— Petite ondine, je crois que mes domestiques vous en imposaient beaucoup ?

— Énormément ! Il y avait surtout ce grand, derrière vous…

— C’est mon maître d’hôtel, le modèle des serviteurs. Il est, en effet, d’un style superbe. Mais vous vous accoutumerez vite à son auguste présence, Roselyne.

— Cela me change tellement de mon pauvre