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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


— Votre devoir… Oui, si vous n’étiez si jeune vous-même.

— À trente-quatre ans, on n’est plus très jeune près d’une enfant de dix-sept ans, surtout lorsque celle-ci est restée absolument une fillette. Et je suis d’ailleurs son seul parent. Voilà qui tranche la question.

— Oui, évidemment… Mais vous auriez pu la mettre dans quelque pension. Sa présence, chez vous, pourrait donner lieu à des critiques…

Les sourcils d’Odon se rapprochèrent. Et le jeune homme dit avec une impatience sarcastique :

— La mettre en pension, à son âge, alors qu’elle a toujours vécu en pleine liberté ? Ah ! certes non, pauvre petite ! D’ailleurs, elle ne sera pas chez moi, mais chez ma grand’mère.

— Ceci est une distinction un peu subtile. Mais enfin, admettons-la, puisque la seule solution raisonnable vous déplaît. Je chercherai donc ce que vous me demandez, mon cher Odon.

Elle le regarda s’éloigner, en murmurant :

— Eh bien, en voilà un tuteur, pour une jeune fille de dix-sept ans ! C’est choisi, en vérité !

Une quinzaine de jours plus tard, Odon, au retour d’une chasse à courre dans les bois qui