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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Il croisa les mains sur sa ceinture en ajoutant, après un court silence :

— Si vous saviez combien cela me paraît étrange de penser que cette petite Roselyne pourrait être mariée dans quelques années ! Il me semble qu’elle doit rester toujours l’enfant qu’elle est maintenant.

Odon murmura :

— Malheureusement non !

— Oui, je sais bien que la vie la changera… La vie ! j’en ai peur pour elle. Et cependant, il faut qu’elle l’affronte, un jour ou l’autre, pauvre petit ange. Je ne lui crois pas la vocation religieuse. Sans cela, le cloître…

Odon dit avec vivacité :

— Le cloître ? À quoi songez-vous ? N’allez pas lui donner ces idées-là !

— Ce sont des idées qu’on ne doit pas donner, mais qui sont l’effet d’une grâce particulière, d’un attrait que je n’ai pas rencontré jusqu’ici chez Roselyne. Mais avouez, monsieur, que s’il se pouvait, nous trouverions là pour elle la solution idéale ?

— Je ne dis pas non, mais enfin, elle doit être écartée, puisque la vocation n’existe pas. D’autre part, comme vous, je trouve presque impossible que Roselyne demeure dans ce petit village où elle