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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


fait sur la place de l’Église. Le bruit avait couru qu’un parent de M. de Capdeuilles était arrivé, un monsieur de Paris, un grand seigneur très riche qui voyageait dans une automobile superbe. Et chacun voulait apercevoir ce haut personnage dont le prestige rehaussait tout à coup la très simple cérémonie funèbre.

La femme du forgeron déclara :

— Je l’ai déjà vu l’autre jour, quand il est venu visiter l’église avec la petite demoiselle Roselyne. Elle n’était pas à plaindre d’avoir un cavalier comme celui-là !

Une pâle ouvrière parisienne, venue soigner chez des cousins villageois ses poumons délabrés, se haussa un peu pour mieux voir M. de Montluzac.

— Mais je le connais bien ! On donne souvent son portrait dans les revues mondaines, parce que c’est un homme très chic.

L’intérêt inspiré par M. de Montluzac s’augmenta aussitôt d’une curiosité nouvelle, mêlée de considération et d’envie pour ce mortel fortuné. On entra à l’église derrière le petit cortège, dans l’intention de mieux contempler cette personnalité parisienne de haute envergure. De temps à autre, en regardant la mince forme féminine agenouillée, toute seule, d’un côté de la nef, on pensait :