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— Sœur Louise dit que je pourrais déjà cette année passer le certificat d’études.

— Eh ! je n’en doute pas ! Avec l’intelligence qu’on voit dans vos yeux… Ce serait dommage qu’on ne vous pousse pas plus loin.

Mme  Dourzen a dit qu’après le certificat j’en saurais assez.

Les lèvres de l’enfant tremblaient et son regard prenait une expression presque farouche, qui frappa Mlle  Herminie.

— Je crois que vous lui en voulez fort de cela ?… Vous aimeriez étudier plus longtemps, recevoir une instruction plus étendue ?

— Oui, dit Gwen.

— Hum ! Je ne crois pas qu’elle y consente jamais !

— Je ne le lui demanderai pas ! répliqua fièrement l’enfant. Elle me reproche déjà assez ce que je lui coûte !

Mlle  Herminie ricana :

— C’est du toupet ! Car vous avez un petit revenu, et votre travail vaut quelque chose, si jeune que vous soyez… Enfin, puisque Hervé Dourzen est votre tuteur, il faut bien en passer par ce que veut sa femme. Mais c’est dommage…

Elle hocha la tête, resta un moment songeuse, après avoir arrêté du geste le mouvement de l’enfant qui, après un petit salut, allait se retirer. Puis elle dit :

— Venez donc me voir quelquefois, mais sans rien dire à Mme  Dourzen, car elle serait