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Gwen ! Elle s’entendit traiter de misérable petite coureuse, de vagabonde, « digne fille de sa mère ». Joséphine, en maugréant, lui banda la jambe, puis la porta dans sa chambre, où on la laissa seule. Mais elle n’avait pas de regrets, puisqu’elle avait réalisé le but de son escapade. « Et je recommencerai ! » se promit-elle énergiquement.

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Quelques jours plus tard, Hervé reçut une invitation pour la première chasse à courre que donnait le châtelain de Kermazenc, dans la forêt de Trestiniac.

Blanche exulta. C’était un pas de fait vers des relations plus suivies avec ces hautains Penanscoët qui, de l’avis unanime, dans la contrée, avaient l’air de se considérer comme fort au-dessus de tous les autres mortels.

Vers ce même temps arriva la réponse du consul de Shanghaï. Il donnait les renseignements demandés au sujet du conseil de famille et répondait aux autres questions d’Hervé Dourzen. Varvara Dourzen n’avait fait parler d’elle en aucune façon. Le ménage vivait retiré et semblait uni. Armaël Dourzen passait pour être très épris de sa femme, qu’il quittait seulement pour s’occuper de ses affaires. Dans celles-ci, il avait englouti à peu près tout le reste de sa fortune. Sa veuve était partie de Shanghaï sans y laisser aucune dette et avec une réputation inattaquable.