Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VI


Il y avait ce matin-là un grand vent mouillé de pluie, qui empêchait par moments Gwen d’avancer. Mais elle luttait de toutes ses forces pour faire quelques pas de plus, pour atteindre la vieille maison de la lande où elle n’était pas rentrée depuis la mort de sa mère.

Elle avait réussi à quitter Coatbez sans être vue. Rose et Laurette se promenaient avec leur nouvelle institutrice, Mme  Dourzen discutait avec la cuisinière sur le prix d’un poisson qu’elle venait d’acheter, Corentin, le domestique, travaillait au jardin. L’occasion était bonne pour mettre à exécution un projet depuis longtemps entretenu dans ce cerveau d’enfant malheureuse, moralement abandonnée.

Gwen voulait revoir la maison, la chambre