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Mlle Herminie lui jeta un coup d’œil moqueur.

— Eh bien ! ma bonne, que leurs parents leur rendent la pareille ! Je m’en moque, moi, du comte de Penanscoët et de ses dédains… Faites de même, au lieu de maigrir de dépit. Car vous avez maigri, positivement, ma pauvre Blanche, et cela ne vous va guère.

Là-dessus, Mlle Herminie sortit, laissant Mme Dourzen toute suffocante sous ce dernier trait.

— Quelle affreuse femme !… Il n’y a donc pas moyen de la mettre à la porte ? Si tu consultais, Hervé ?

— Mais non, chère amie… non, impossible ! Le testament de mon grand-père est inattaquable. Tu sais bien que je m’en suis déjà informé, quand j’ai vu que tu trouvais si désagréable l’obligation de…

— Désagréable ?… Dis odieuse, maintenant surtout ! Cette Herminie va empoisonner mon existence !

Laurette, à ce moment, éleva la voix :

— Elle t’empoisonnera ?… Comme la maman de Sophie, alors ?

Mme Dourzen eut un regard de complaisance vers le menu visage brun, aux yeux vifs et sournois.

— Que cette petite est intelligente ! Rien de ce qu’on dit devant elle n’est oublié… Non, la cousine Herminie ne m’empoisonnera pas