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qui soulignait ce qu’elle appelait — avec quel petit sourire sardonique ! — « l’oubli de cette bonne Blanche ».

Puis, il y avait, pour Mme Dourzen, le désagrément de cette présence antipathique, sous le même toit qu’elle et cela, pas seulement pour quelques semaines, comme jusqu’alors !

Fort heureusement, Mlle Herminie restait chez elle, sans chercher à s’immiscer dans l’intérieur de ses cousins. Elle avait refusé une invitation à déjeuner, en disant qu’elle n’aimait plus manger au-dehors. Et l’on se contentait, de part et d’autre, d’un froid bonjour quand on se rencontrait.

L’autre souci de Mme Dourzen était causé par l’attitude, à son égard, du comte de Penanscoët. M. Dourzen avait été reçu à Kermazenc, tout juste dix minutes, par le châtelain seul. Et celui-ci, au lieu de rendre la visite, avait fait remettre une carte par son secrétaire, comme l’aurait fait un souverain. Mais, pendant ce court entretien, il n’avait pas été question de Blanche. Et, par la suite, aucune invitation n’était venue. M. de Penanscoët paraissait ignorer Mme Dourzen et ne semblait aucunement désireux de continuer les relations avec son cousin Hervé.

Blanche vivait donc dans un perpétuel état de colère, dont même Rose, sa fille préférée, subissait parfois les effets. Hervé cherchait tous les motifs de sortie pour échapper à ses