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— Il faudrait écrire au consul. Vous en chargerez-vous ?

— Je… je ne sais…

Hervé regardait sa femme. Celle-ci déclara :

— Oui, évidemment, tu peux le faire… Quant à l’enfant… eh bien ! dites à la servante de l’amener ici. Vraiment, cela m’est très pénible… mais enfin, c’est un devoir de charité. Il faudra, par exemple, que je la tienne éloignée de mes filles, car on ne sait quelle éducation a pu recevoir cette petite créature !

Le docteur Barbel inclina la tête, en prenant un air approbateur.

— Oui, c’est une chose prudente… Mais votre tact, votre grande bonté, madame, sauront concilier toutes choses. Je retourne donc à Ti-Carrec pour dire à la servante de préparer l’enfant et son petit bagage.

— Si tu accompagnais le docteur, Hervé ? Du moment où nous nous occupons de la petite, il faut bien que nous nous tenions au courant de cette affaire-là… Quel ennui !… Et si l’on reconnaît qu’elle s’est suicidée, il n’y aura pas d’enterrement religieux ?

— Évidemment non, répondit le docteur. Mais la preuve sera peut-être difficile à faire… et cette malheureuse bénéficiera du doute, en la circonstance. Enfin, nous allons voir. La justice est avertie maintenant et ses représentants seront à Ti-Carrec cet après-midi… Alors, vous venez, monsieur Dourzen ?