si ces mots « je te pardonne » avaient pour elle un terrible sens.
— … Je t’accueillerai, repentante, amoureuse, très humble, et tu reprendras ta vie d’autrefois…
— Ma vie d’autrefois ? Jamais ! Plutôt la mort !
Varvara jetait ces mots avec une énergie qui, tout à coup, semblait la galvaniser.
— … Je commence à reprendre mon âme, je commence à espérer le pardon de Dieu… et vous voudriez me rejeter dans cet abîme ? Non, non ! C’est fini de cette Varvara que vous avez dupée et qui vous a aimé… cette Varvara toute jeune, innocente encore, dont vous avez flétri l’âme, annihilé pendant quelque temps le sens moral… et qui, maintenant, vous a en horreur !
Elle se tut, haletante, les membres frémissants.
Ivor de Penanscoët eut un étrange sourire.
— Allons, c’est entendu. Tu as choisi toi-même. Adieu, Varvara.
Il tourna les talons. Pendant quelques minutes, Varvara demeura immobile, les traits tendus, avec de la stupéfaction et de l’effroi dans le regard. Puis elle porta la main à son front en murmurant :
— Quoi ? J’ai choisi quoi ?
M. de Penanscoët était rentré dans le parc. Il prit un chemin plus long pour regagner le château, en s’arrêtant au passage pour consi-